Présentation CRAAG, Centre de Recherche en Astronomie Astrophysique et Géophysique
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  • Réseau sismologique
  • Sismicité historique
  • Activité sismique
  • Séisme de Boumerdes
  • Séisme d'Ain Temouchent
  • Séisme d'El Asnam

LE RESEAU ALGERIEN DE SURVEILLANCE ET D'ALERTE SISMIQUE..

Historique

La surveillance sismique du térritoire a débuté en Algérie en 1910 lorsque fût installée la  première station sismologique à Bouzaréah.
D’autres stations furent installées telle que celle au sein de l’Université d’Alger et qui fonctionna jusqu’en 1982.
En 1935, une station fût installée à Oued Fodda au niveau du barrage.
En 1955, fût installée la station de Relizane.  La quatrième station installée fût celle de Sétif en 1958.

Grâce à ces stations, des catalogues de sismicité fûrent édités. C’est ainsi qu’à partir de 1910 un bulletin mensuel était publié régulièrement par le Bureau central Métérologique de France et cela

jusqu’en 1919. A la suite de la création de l’IPG de Strasbourg, Hée publiait annuellement (de 1919 à 1949), dans les annales de l’Institut de Physique du Globe de Strasbourg, des tableaux relatifs aux tremblements de terre ressentis ou enregistrés en Algérie. Rothé A. (Professeur à la faculté de Strasbourg) publia en 1950, un catalogue sous le titre « les séismes de Kherrata et la sismicité de l’Algérie »

reseau sismologique


                        
Période 1962-1980

Après l’indépendance, l’I.M.P.G.A. procéda à l’installation de nouvelles stations sismologiques de type GEOTECH telles que :
La station sismologique de Tlemcen en 1976 ou au barrage de Oued Fodda.
Au cours de cette période, (Benhallou, Ferrer et Roussel) publièrent en 1971 un catalogue des séismes lagériens de 1951 à 1970.
En 1973, Roussel publie deux notes :
-l’activité sismique en Algérie de 1951 à 1970 inclus.
-les zones actives et la fréquence des séismes en Algérie (1716-1970)
Période 1980-1998
En 1987, le CRAAG acquis à la suite du séisme d’El Asnam en 1980, un réseau de surveillance télémétré de 32 stations qui fut installé en 1990. Ce réseau ne fonctionna malheureusement qu’une année en raison des destructions subies.

Période 1998-2006

En 1998, le CRAAG procéda à la réinstallation de près de 35 stations du réseau télémétré ce qui lui permit ainsi de surveiller correctement l’acttivité sismique du pays et de faire face à la crise sismique de Boumerdes où près de 5000 secousses ont été enregistrées.
Le développement de la technologie imposa au CRAAG de se doter d’un nouvel équipement de surveillance dans le but de renforcer la surveillance du territoire.
C’est ainsi que le CRAAG acquis en 2006 un réseau de surveillance de près de 45 stations dont 10 stations BB.

Période 2006-Actuelle
Le réseau de surveillance sismique algérien est composé des 35 stations du réseau télémétré et des 45 stations digitales acquises récemment. Ce réseau couvre aujourd’hui  la  plus grande partie de région nord du pays, là ou se produit la plus grande activité du pays mais aussi dans la région de Tamanrasset ou une station est localisée au niveau de l’Observatoire de Tamanrasset.

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La sismicité de l'Algérie du Nord est connue depuis 1365, date de séisme qui frappé la ville d'Alger. Les nombreux travaux qui qui se sont intéressés à l'historique de la sismicité ont permis la réalisation de plusieurs catalogues, Rothé(1955), Roussel(1967), Benhallou (1985), Mokrane et al.(1994), Benouar (1997) et Boudiaf (1996). Ces catalogues montrent que la sismicité est concentrée dans la région nord du pays c'est à dire dans la bande comprise entre la région littorale et la région de la flexure sud atlasique, et des frontières marocaines jusqu'au frontières tunisiennes.

D'autres part, ces catalogues indiquent que plusieurs séismes importants se sont produits au cours de l'histoire Alger (1716), Oran (1790), Blida (1825), Tenès (1890)...

Principaux séismes d'Algérie

Localité 

Date

Io

M

Victimes

Observations

Alger

03.01.1365   Forte  Forte  Plusieurs

Destructeur : Alger complètement détruite. 100 répliques pendant la nuit.  une partie d'Alger fut inondée

Gouraya

15.01.1891 X 7.5 0038

Destructeur  : dégâts importants: Gouraya et Villebourg ont été complètement détruites. 53 immeubles et maisons détruis ou endommagés. Dégâts à Cherchell, kherba, Blida, El-Affroun, Mouzaia, Miliana et    Orléansville. Mouvement vertical observé à Gouraya. Ressenti à Saida et  Djelfa. Fortes répliques. Rayon  macrosismique 200 kms

El Kalaâ

29.11.1887 IX-X (VIII) 6.5-7.5 0020

Destructeur : El Kalaâ et Dehba : une mosquée ainsi que plusieurs maisons ont été détruites. Thiouanet: importants dégâts( 80 maisons ont été complètement détruites). Ressenti à Oran, Arzew, Relizane, Mostaganem et Mascara. Forte réplique ressentie quelques minutes après

Sour. el Ghouzléne

(Aumale)

24.06.1910  X ( VIII) 6.4/ 6.6    0030

Dégâts importants  à El Euch, Tablat et Masqueray. Les villages de la  plaine de Gachtulas ont été complètement détruits. Répliques ressenties complètement détruits. Répliques ressenties jusqu'en  janvier   1911 fortes (20/08, M=4.8 et 07/01/1911, M=5.5).

A. el Hassan

(Cavaignac)

25.08.1922 IX-X 5.1 2

Destructeur : Cavaignac complètement détruite.  Mouvement vertical   observé (1m). Ressenti à Flatters Hanoteau, Ténès (VIII) et à Orléansville, Cherchell  (VII).

El At -El Ab

(Carnot)

07.09.1934 IX ( VII) 5.0 aucune

Dégâts à Carnot, St. Cyprien et El- Attaf. Des glissements de terrain ont

  observés au Nord. Ressenti à Alger. 92 répliques entre 07-30/90

Béjaia

12.02.1960 VIII- IX 5.6 264

1000 maisons détruites .112 blessés.

Chlef (Orléansville-ElAsnam) 

09.09.1954 X-XI 6.7 1243

Destructeur: 20.000 habitations détruites. Effets observés: glissement de terrain et liquéfaction  du sol. Mouvement vertical maximum (10) (1.33m) au voisinage de Ouled Abbas. Plusieurs répliques FM: 254,30,266.

M'sila

21.02.1960 VIII 5.6 47

Dégâts à Melouza. 88 blessés.

M'sila

01.01.1965 VIII 5.5 5

1300 maisons détruites. FM : 193,9,288

Mansourah

24.11.1973 VII 5.1 4

Dégâts à Mansourah, Medjana, El-Mehir et Theniet Enasr. 50 blessés.

 Plusieurs personnes ont été portées disparues. Répliques ( 24-25-26/11).

Chlef

10.10.1980 IX 7.3 2633

Destructeur: 8369 blessés, 348 portés disparus, 6.778.948 sinistrés(*), 70% des habitations détruites. Une faille inverse sismogène a été observée (36km) Un mouvement vertical maximum (11) de 6 m a été mesuré entre Zebabdja et Ouled-Abbas Une forte réplique a été enregistrée une heure après le choc Principal (M=6.5)

Constantine

27.10.1985 VIII 5.9 0010

Peu de dégâts à El-Aria et Béni- Yakoub, plus de 300 blessés, plusieurs au voisinage du village d'El-Khroub. Ruptures de surface. Une faille de Coulissage. Plusieurs répliques pendant plus d'un mois. FM 217,84,19 ,5.2 1024

El Affroun

31.10.1988 VII 5.4 aucune

Nombreux dégâts.500 familles sinistrées et 5 blessés

Dj. Chenoua

29.10.1989 VIII 6.0 0022

Nombreux dégâts à Sidi-Moussa ( près de la ville de Tipaza) (au voisinage de   l'épicentre) et Nador. Peu de dégâts à Alger ( la Casbah). Faille inverse. Plusieurs répliques durant 3 mois. FM: 246, 56, 86, 8.0 1024

Mascara

18.08.1994 VII 5.6  

Ce séisme survenu la nuit, a été largement ressenti, l'intensité VII a été atteinte à Hacine et Shadlia, ou d'importants dégâts ont été occasionnées, des destructions ont été observés dans les villages avoisinants et ceci sur un rayon de 15 km autour de Hacine.

Alger

04.09.1996 VII 5,7  

Ce séisme qui a été ressenti jusqu'à Dellys à l'Est, Menaceur à l'Ouest et Berrouaghia au Sud, a atteint l'intensité VII à Ain-Benian, Cheraga et Staoueli, appartenant  à la région épicentrale . Le rayon macrosismique moyen est de  140 km .

Ain-Temouchent

22.12.1999 VII 5,8 Plusieurs

Ce séisme a atteint une intensité maximale de VII a occasionné dans la région  Pléistoséiste qui regroupent Ain-Témouchent, Ain-Tolba, Ain-Kihal et Sidi-Ben-Adda , des dégâts matériels importants et la perte de plusieurs vies  humaines , la surface macrosismique dépasse 260 km de rayon.

Béni-Ouartilane

10.11.2000 VII 5,4 2

Ce séisme a occasionné dans la région pleistoseiste qui regroupent Béni-Ouartilane, Fréha et El-Main, des dégâts matériels et la perte de 02 vies humaines. Des fissurations superficielles des maisons en maçonneries traditionnelle ont été observés dans les localités citées ci-dessus.

ZEMMOURI

21/05/2003

X

6,8

2278

Destructeur

Ce séisme a occasionné dans la région épicentrale qui regroupe principalement : BOUMERDES, ZEMMOURI, CORSO, TIDJELABINE,  REGHAÏA,  THENIA, BORDJ MENAÏL, SIDI DAOUD et DELLYS des dégâts très importants. Des immeubles et des maisons récemment contruits ont été complètement détruits ou endommagés. On déplore aussi plusieurs milliers de blessés et 2278 morts. La localité de ZEMMOURI ville reste celle qui a subi le plus grand nombre des dégât. Ce séisme survenu en début de soirée (18h 44 gmt) a été largement ressenti, à l'Est jusqu'à GUELMA, à l'Ouest jusqu'à Mostaganem, au Sud jusqu'à BISKRA et au Nord jusqu'aux larges des côtes espagnoles et françaises.


 

 

 

 

 

 

 

 

Le rapprochement des plaques Eurasiatique et Africaine entraine l’occurrence d’une activité sismique. Celle-ci est concentrée essentiellement dans la partie Nord du pays : La région tellienne est la plus active, dans cette région se produit la plus grande activité et les séismes les plus importants. La région des Hauts Plateaux est beaucoup moins active que la région Tellienne.

Au niveau de l’Atlas Saharien seuls quelques événements se sont produits

La sismicité en Algérie du Nord se produit de façon permanente. Le réseau de surveillance enregistre prés de 50 secousses par mois. Près de 90 % de cette activité car étant de faible magnitude et se produisant loin des centres urbains

 

LE SEISME DE BOUMERDES 21 MAI 2003 (Mw :6.8).

I- INTRODUCTION

Le 21 Mai 2003, à 19h44 (heures locales), la région de Boumerdes-Alger a été touchée par un important séisme qui a entraîné la mort de milliers de personnes (2365) et causé des dégâts extrêmement importants estimé à près de 3 Milliard de dollars.

Les wilayas environnantes (Alger,Tizi Ouzou) ont été également touchées. Bien que les dégâts ont été moindres, de nombreux morts et blessés sont à signaler.

Le séisme de Boumerdes est ainsi le plus important qu’a connu la région algéroise depuis plusieurs siècles et le second événement majeur ayant affecté l’Algérie du Nord après celui d’El Asnam du 10.10.1980

II CONTEXTE TECTONIQUE DU SEISME 

Le séisme du 21 mai 2003 s’inscrit dans le cadre de l’affrontement des plaques tectoniques africaine et eurasiatique à raison de 0.6 cm par an,. Cet affrontement est marqué en mer Méditerranée,  par une activité sismique importante qui se répartit sur tout le pourtour de la Méditerranée, touchant ainsi la chaîne tellienne du côté de la plaque africaine; les Cordillères Bétiques en Espagne, la chaîne Alpine  en France et en Italie, du côté de la région ouest de la plaque eurasiatique.       

En Algérie du Nord, cette sismicité se concentre sur une large bande s’étirant d’Est en Ouest et de la région littorale vers la zone de l’Atlas Saharien.

Dans cette région, la bordure littorale est la plus affectée puisque s’y produit les séismes les plus importants qu’a connu l’Algérie du Nord. Ce niveau de sismicité élevée s’explique par le fait que cette zone se situe dans la zone la plus septentrionale de la plaque africaine et donc la plus concernée par la déformation continentale entre les deux plaques.

La région de Boumerdes située au niveau de cette région littorale est donc soumise à cette déformation.

III CARACTERISTIQUES DU SEISME DU 21 MAI 

Le choc principal de magnitude Mw :6.8 s’est produit à 19h 44mn 36s dans la région de Zemmouri (Wilaya de Boumerdes), plus précisément  en mer, à 7 Km au nord de cette localité (36.91°N, 3.58°E). .

Avec un foyer situé à environ 07Km de profondeur, ce séisme superficiel a donc affecté une large zone dans une direction s’étendant de Dellys à Alger. Dans cette zone épicentrale, il y’ eu le maximum de dégâts, le plus grand nombre de pertes en vies humaines. Des effets de surface fûrent également observés (liquéfaction, ruptures de berges d’oueds, petits glissements de terrain).

Dans la ville de Boumerdes, le complexe des 1200 logements a été celui qui a été le plus affecté. Des effondrements ainsi que des basculements d’immeubles de plusieurs étages ont été constatés. Dans cette Cité, il est à relever un grand nombre de personnes décédées. A Alger, quelques immeubles se sont effondrés à la suite du choc principal. Des milliers d’édifices ont été également lézardés .

Ce séisme d’Intensité X dans la région épicentrale a néanmoins montré des disparités dans les dégâts observés puisque selon la nature et la qualité des sols le comportement des édifices n’a pas été le même. Dans un même secteur, selon la nature du sol, des immeubles ont subi des désordres différents. 

IV LA FAILLE DE ZEMMOURI 

La faille qui est à l’origine  du séisme était jusqu’à présent inconnue puisque se situant le long de la marge algérienne. De direction NE-SW (N60°) , celle ci s ‘étend entre Dellys et Ain Taya sur une longueur de près de 50 Km. Cette nouvelle structure active révélée par la campagne marine Maradja, par la distribution spatiale des répliques enregistrées, par les mesures de déformation, présente un mécanisme au foyer de type inverse sans composante de décrochement. Ce mécanisme traduit dans la région de Boumerdes un régime compressif compatible avec un mouvement en faille à jeu inverse pur. 

V LES REPLIQUES 

Suite au choc principal du 21 Mai 2003, plusieurs milliers de répliques ont été enregistrés entre la période du 21 Mai 2003 au 21 Mai 2004. Cette activité normale que l’on enregistre après un séisme a permis la libération du reste de l’énergie emmagasinée par la faille.

Parmi les répliques les plus importantes, on note celles qui se sont produites 

 

DATE

HH MN SS

LOCALISATION

M

21.05.2003

19 51 14

36.87 N   3.64  E

5.0

22.05.2003

04.14.02

36.98 N   3.64  E

5.3

27.05.2003

18.11.29

   36.88 N   3.55  E

5.8

28.05.2003

07.58.39

   36.03 N   3.32  E

5.2

29.05.2003

03.15.01

   36.20 N   3.42  E

5.8

Suite au choc principal qu’il y’ eu plusieurs dizaines de secousses de magnitude supérieure à 4 parfois ressentis de façon importante par la population. De nombreuses secousses de magnitude 3 à 3.9 ont été enregistrées et ressentis également par les populations surtout la nuit lorsque les personnes sont au repos.

Mais le plus nombre de répliques ont des magnitudes inférieures à 3 et n’ont pas été ressentis par les personnes.

Toutes ces répliques ont été localisées le long du plan de faille entre Dellys et Ain Taya.  

VII EFFETS DU SEISME

Dans la région épicentrale, de nombreuses traces de surface ont été observées à plusieurs endroits (Boudouaou, Zemmouri, Dellys). Ces traces sont en rapport avec la déformation de la couverture sédimentaire récente.

Des phénomènes de rupture de berges ont été largement observés au niveau de l’oued Isser ou Sebaou ou dans la zone marécageuse de Ain Taya.

Un phénomène régional important s’est également produit suite au séisme. Il s’agit du relèvement de la côte de près de 60 cm en moyenne. Ce relèvement a put être constaté sur tout le littoral compris entre Dellys et Bordj El Bahri .  De nombreux rochers ont émergés suite au séisme.

Un autre phénomène s’est produit au moment du choc principal. Il s’agit comme en témoignent les habitants des localités côtières, d'un retrait de la mer d’une centaine de mètres. Au même moment, sur l'autre rive de la Méditerranée, le retrait de la mer  prés du littoral algérien, a provoqué un mouvement antagoniste donnant lieu à un  petit tsunami qui  a détruit près d’une centaine d’embarcations au niveau des îles Baléares.

D’autres effets ont été constatés tels que liquéfaction, assèchement de source, ou création de source, échouage de cétacé marins.

Figure 2 : Rupture de berge

 V CONCLUSION 

Le séisme qui vient de se produire dans la région de Boumerdes rappelle que la région d’Alger est t sismique et que des séismes important peuvent s’y produire.

La faille de Zemmouri indique que la région offshore est le siège d’une activité sismique et que  des tsunamis modérés peuvent s’y produire.

La prévention reste donc  l’unique moyen de réduire le risque en Algérie.

 

                                                                                                         A.K. Yelles

 

LE SEISME D’AIN TEMOUCHENT 22/12/1999 (Mw: 5.7)   

I-INTRODUCTION

Le Mercredi 22 décembre 1999, la région ouest de l’Algérie a été une nouvelle fois éprouvée par un tremblement de terre.

Il était 18h 37 mn, ce mercredi de ramadhan, quant la terre se mit à trembler causant la mort de 24 personnes, blessant près de 174 autres. Des milliers de sans abri furent également recensés. Les dégâts fûrent quant à eux considérables touchant aussi bien les infrastructures socio-économiques que les biens individuels.

Ce séisme de magnitude 5.8 (fig.1) est le plus important qu’ait connu la région. En effet, du point de vue historique, la région d’Ain Temouchent n’a jamais été le siège d’un séisme destructeur (CRAAG,2000). Seules quelques secousses, généralement de faible magnitude ont été recensées de par le passé.

Les investigations scientifiques menées après le séisme nous ont permis d’obtenir des

informations importantes sur la cause du séisme.

Fig.1 : Séisme d’Ain Temouchent du 22.11.1999

II) SISMICITE HISTORIQUE

La région d’Ain Temouchent reste une région peu sismique puisque très peu de séismes ont été signalés au cours de l’histoire.

Cependant cette faible sismicité reste relative car il faut mentionner que la région étant peu peuplée ou à vocation agricole, il est fort probable que du point vue historique, les archives ne  fassent pas mention d’activité sismique.

Il faut également indiquer que l’existence d’une seule station sismologique (celle de Tlemcen) dans la région jusqu’à 1990 (date de l’installation du réseau de surveillance télémétré), et son fonctionnement,  pendant une dizaine d’années pourrait expliquer ce peu de connaissance de la sismicité de la région.

En revanche, il faut indiquer que les régions frontalières à Ain Temouchent comme les régions d’Oran, Mascara ou d’Alboran sont le siège d’une importante sismicité. Dans ces régions de nombreux séismes destructeurs se sont produit (Oran, 9 Octobre 1790, Mascara, 18 Août 1994. 

III) LE SEISME D’AIN TEMOUCHENT : CARACTERISTIQUES 

Le séisme d’Ain Temouchent a été localisé à  35.25°N, 01.30°W près de localité de Ain Allem. Ce séisme de magnitude (Ml :5.8) s’est produit à une profondeur de 04 km ce qui explique également qu’il fut fortement ressenti par la population.

Le mécanisme focal déterminé à partir des stations mondiales en inverse confirme l’état en compression de la région.

Le réseau de stations sismologiques portables déployé quelques heures après le séisme a permis de suivre l’activité microsismique pendant près d’un mois. Au delà cette surveillance s’est poursuivie grâce aux stations du réseau national (REALSAS).

Si l’activité microsismique juste après le séisme fut intense, plusieurs répliques assez fortes ressenties par la population se produisant, elle décrut progressivement pour s’atténuer définitivement une année après. La dernière secousse enregistrée fût le 4 janvier 2001 avec une magnitude de 3.1.

L’enregistrement de cette activité a permis de mettre en relief un essaim de répliques de direction NE-SW avec un plongement vers le NW confirmant ainsi l’existence d’un accident actif dans cette direction (Yelles et al.,2000)

Carte Isoséiste du séisme

IV LES EFFETS DU SEISME 

L’occurrence de ce séisme a engendré la morts de 24 personnes et blessé pas moins de 177 personnes. Des milliers de famille (30 000 personnes) se sont retrouvées quant à elles sans abri du fait de la destruction de leur demeure. La région la plus touchée se situe dans un rayon de 20Km à l’Ouest d’Ain Temouchent. Elle comprend, outre la ville d’Ain Temouchent, les localités de Ain Tolba, Sidi Ben Adda, Ain Kihal, Ain Allem . Dans ces localités il y’a eu destruction de nombreuses infrastructures socio-économiques (écoles, hopitaux, dispensaires, postes…).Sur l’échelle de Mercalli, l’Intensité évaluée de cette zone est de VII . Le tracé de la carte isoséistes (fig.2)montre nettement un allongement des courbes avec un axe privilégiée vers le NE-SW.

Sur le terrain, les investigations ont montré dans cette région épicentrale de nombreuses traces de fissures de terrain en majorité orientés dans une direction NE-SW. Ces traces furent observées dans la région de Ain Allem, Ain Tolba, Ain Kihal…) Si ces traces sont liés à de petits glissements de terrain, ou à des effondrements de cavités volcaniques, celles-ci malheureusement ne montrent pas d’indice tectonique prouvant l’apparition de la faille en surface.

LE SEISME D’EL ASNAM  10/10/1980 (M: 7.3)   

Le 10 Octobre 1980, la région d’El Asnam fut dévastée par un violent séisme. Ce séisme qui se produisit un vendredi à 13h29mn plongea toute une région dans l’horreur. 2630 personnes périrent et des milliers de logements furent détruits. Les effets du séisme se firent ressentir sur une vaste superficie du territoire allant de la région Centre à la région Ouest du pays. Dans la région épicentrale, la ville de Chleff fût durement touché et de nombreuse communes de la Wilaya furent touchées (Oued Fodda, El Atteuf, Sandjas……).

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La région de Chleff a connu également de par le passé plusieurs séismes destructeurs dont celui du 09 Septembre 1954. A cette époque, le séisme avait entrainé la mort de  et causé des dégâts importants.

La sismicité de la région de Chleff s’explique par le fait qu’elle se situe au niveau de la région nord algérienne qui se déforme peu à peu en raison de la convergence des deux plaques Africaine et Eurasiatique. Cette convergence entraine peu à peu La fermeture des bassins Mord Algériens.
Le séisme a été provoqué par la rupture de la faille de Oued Fodda s’étalant sur près de 40 Km dans une direction NE-SW.  Son mécanisme focal en compression résulte ainsi du rejeu d’une faille inverse qui s’est exprimé en surface avec des rejeu de prés de 1m. Sur la partie sommitale de l’anticlinal, le séisme a conduit eu rejeu de failles en extrados s’exprimant avec des rejets de près de 6 mètres

Le séisme a eu de nombreux effets induits :  Des phénomènes de liquéfaction ont été observées à différents endroits de la région épicentrale. Un méga phénomène d’inondation a été observée dans la plaine de Chettia ou le soulèvement de la faille a formé une muraille empêchant l’écoulement de l’Oued Ech Cheliff

L’activité post sismique a été intense puisque des milliers de répliques ont été enregistrées et ce pendant  près de trois années.

A la suite de ce séisme,  la région bénéficia d’un gigantesque programme de reconstruction qui élimina peu à peu les traces du désastre .

Le séisme restera comme étant l’un des plus violents qu’a connu la région ouest Méditerranéenne. Grâce aux travaux effectuées, il permit ainsi de mieux comprendre les causes de la sismicité algérienne et permit ainsi le lancement de la réglementation parasismique dans le pays.

Malgré tous les efforts déployés depuis ce séisme pour la réduction du risque sismique, il n’en demeure pas moins que la tâche reste importante pour  réduire la vulnérabilité du bâti. Ainsi les petites secousses qui se produisent de temps à autres dans la région rappelle sans cesse son caractère sismique.

 

 
     

 

 

 

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