Séminaires du Dr Allaoua KHALDI Nouvelle page 1

 
 

Conférence du Dr Allaoua KHALDI du CNRD

 

 
 

Dr Allaoua KHALDI a présenté une Conférence intitulé "L'histoire de la géologie de l'Algérie " à la bibliothèque du CRAAG le mercredi 24 octobre 2018.

Résumé:

La géologie moderne, née au cours de la seconde moitié du XVIIème Siècle avec l’œuvre de Niels Steensen (1638-1686) va se développer tout au long du XVIIIème Siècle autour du débat entre les deux grandes théories de l’époque : le Neptunisme de Abraham Gottlob Werner et le Plutonisme de James Hutton. Elle va conquérir une réelle autonomie parmi les autres sciences de la nature au XIXème Siècle suite à la vive polémique qui opposa la doctrine transformiste soutenue par Jean-Baptiste Lamarck et Charles Darwin et la doctrine catastrophiste de Georges Cuvier et Alexandre Brongniart et surtout après la consécration de la théorie des causes actuelles ou actualisme de Charles Lyell.

Cependant, les réflexions sur la Terre comme planète apparaissent avec la révolution copernicienne qui relégua le géocentrisme d’Aristote - Ptolémée et son corollaire l’anthropocentrisme au profit de l’héliocentrisme, nouveau paradigme, élaboré par Nicolas Copernic au milieu du XVIème Siècle et argumenté au cours du XVIIème Siècle par Galileo Galilei, Ticho Brahé, Johannes Kepler, René Descartes et Isaac Newton et qui définira le cadre cosmologique de la pensée moderne jusqu’à l’avènement de la relativité générale au début du XXème Siècle. La révolution astronomique (Copernic, Galilée) du XVIIème Siècle peut, à ce titre, être prise pour le début de l’histoire de la géologie moderne.

C’est en 1830 et à la faveur du processus de la colonisation que l’Algérie a été « ouverte » à cette science moderne. L’exploration géologique de ce vaste territoire avançait au rythme des conquêtes territoriales qui ont soumis le Nord du pays au cours du XIXème siècle (1830 – 1900) au même moment que s'opérait la pacification du Sahara (les Oasis) par l'armée coloniale (1850 – 1898) et enfin la pénétration militaire au Hoggar durant la première décennie du XXème siècle (1899 – 1911).

Dans cette approche introductive, l'initiation à l'histoire de la géologie de l'Algérie est abordée à travers la reconstitution des étapes de l’exploration scientifique du Nord de l’Algérie couvrant le Tell et l’Atlas.

Entamées au lendemain du débarquement des troupes françaises à Sidi Fredj en 1830, les premières descriptions géologiques, faites de 1830 à 1833 le long d’itinéraires dans les environs immédiats d’Alger et d’Oran, sont l’œuvre du Capitaine Claude-Antoine Rozet (1798-1858), Officier au corps royal des ingénieurs géographes. Ses notes sont publiées dans les premiers bulletins de la Société Géologique de France, fondée la même année (1830).

A la suite à la création en 1839 de la ‘Commission chargée de rédiger des instructions pour l’exploration scientifique de l’Algérie’ dont le ‘Rapport concernant la Géologie’ fut confié à Elie de Beaumont, l’ingénieur Emile Renou, membre de la ‘Commission scientifique’, entreprit de 1840 à 1842, sa description géologique de l’Algérie dont le rapport, accompagné d’une première carte au ½ 000 000 en couleur, ne sera publié qu’en 1848.

A partir de 1843, l’exploration de l’Algérie fut principalement axée et orientée vers l’établissement d’un inventaire des ressources minérales du pays. Cette importante mission de prospection minière fut confiée à l’Ingénieur en Chef des Mines Henri Fournel (1799 – 1876). Les résultats de ses explorations effectuées de 1843 à 1846, ‘Richesse minérale de l’Algérie’, furent publiés en deux volumes (1849 et 1854).

Après la mise en place du ‘Service des Mines’ à Alger (de 1842 à 1846) et son ‘Service spécial’ (1859) chargé des travaux de levés géologiques, la réalisation d’une première carte géologique générale de l’Algérie au 1/800 000e en deux feuilles séparées est élaborée en 1881 par Auguste Pomel, Justin Pouyanne et Jules Tissot et dont la seconde édition fut présentée lors du VIIIème Congrès International de Géologie de Paris (1900).

Au cours de la première moitié du XXème Siècle, la géologie de l’Algérie fut surtout dominée par la polémique sur l’existence des nappes de charriage dans le Nord du pays. Au XIXème Congrès International de Géologie d’Alger (1952), aucune vision structurale du Nord de l’Algérie n’était unanimement admise et acceptée.

C’est suite aux travaux d’André Caire (1957) aux Bibans et de Maurice Mattauer (1958) et Jean Polvêche (1960) à l’Ouarsenis que la structure en grandes nappes de charriages du Nord de l’Algérie fut admise et acceptée. Avec les premières synthèses dues à Maurice Kieken (1962) et Michel Durand Delga (1969) va émerger le concept de la « Chaîne des Maghrébides » identifiée au tronçon Tell-Rif.

Les violents séismes d’El Asnam (1980) et de Zemmouri-Boumerdès (2003) ont ouvert un nouveau champ d’investigation dans la géologie du Nord de l’Algérie, la néotectonique et la sismo-tectonique, et ont fortement motivé la relance des études de la marge sous-marine algérienne de Maradja (2003) à Spiral (2009).

Mots clés : Algérie, Géologie, Histoire, Exploration, Tell, Atlas, Charriages, Maghrébides.


 

 
     

 

 

 

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