Séisme d'Ain Temouchent 22/12/1999 Mw : 5.7

I-INTRODUCTION

Le Mercredi 22 décembre 1999, la région ouest de l’Algérie a été une nouvelle fois éprouvée par un tremblement de terre.

Il était 18h 37 mn, ce mercredi de ramadhan, quant la terre se mit à trembler causant la mort de 24 personnes, blessant près de 174 autres. Des milliers de sans abri furent également recensés. Les dégâts fûrent quant à eux considérables touchant aussi bien les infrastructures socio-économiques que les biens individuels.

Ce séisme de magnitude 5.8 (fig.1) est le plus important qu’ait connu la région. En effet, du point de vue historique, la région d’Ain Temouchent n’a jamais été le siège d’un séisme destructeur (CRAAG,2000). Seules quelques secousses, généralement de faible magnitude ont été recensées de par le passé.

Les investigations scientifiques menées après le séisme nous ont permis d’obtenir des

informations importantes sur la cause du séisme.

Fig.1 : Séisme d’Ain Temouchent du 22.11.1999

Carte Isoséiste du séisme

II) SISMICITE HISTORIQUE

La région d’Ain Temouchent reste une région peu sismique puisque très peu de séismes ont été signalés au cours de l’histoire.

Cependant cette faible sismicité reste relative car il faut mentionner que la région étant peu peuplée ou à vocation agricole, il est fort probable que du point vue historique, les archives ne  fassent pas mention d’activité sismique.

Il faut également indiquer que l’existence d’une seule station sismologique (celle de Tlemcen) dans la région jusqu’à 1990 (date de l’installation du réseau de surveillance télémétré), et son fonctionnement,  pendant une dizaine d’années pourrait expliquer ce peu de connaissance de la sismicité de la région.

En revanche, il faut indiquer que les régions frontalières à Ain Temouchent comme les régions d’Oran, Mascara ou d’Alboran sont le siège d’une importante sismicité. Dans ces régions de nombreux séismes destructeurs se sont produit (Oran, 9 Octobre 1790, Mascara, 18 Août 1994.

 

III) LE SEISME D’AIN TEMOUCHENT : CARACTERISTIQUES 

Le séisme d’Ain Temouchent a été localisé à  35.25°N, 01.30°W près de localité de Ain Allem. Ce séisme de magnitude (Ml :5.8) s’est produit à une profondeur de 04 km ce qui explique également qu’il fut fortement ressenti par la population.

Le mécanisme focal déterminé à partir des stations mondiales en inverse confirme l’état en compression de la région.

Le réseau de stations sismologiques portables déployé quelques heures après le séisme a permis de suivre l’activité microsismique pendant près d’un mois. Au delà cette surveillance s’est poursuivie grâce aux stations du réseau national (REALSAS).

Si l’activité microsismique juste après le séisme fut intense, plusieurs répliques assez fortes ressenties par la population se produisant, elle décrut progressivement pour s’atténuer définitivement une année après. La dernière secousse enregistrée fût le 4 janvier 2001 avec une magnitude de 3.1.

L’enregistrement de cette activité a permis de mettre en relief un essaim de répliques de direction NE-SW avec un plongement vers le NW confirmant ainsi l’existence d’un accident actif dans cette direction (Yelles et al.,2000)

IV LES EFFETS DU SEISME

L’occurrence de ce séisme a engendré la morts de 24 personnes et blessé pas moins de 177 personnes. Des milliers de famille (30 000 personnes) se sont retrouvées quant à elles sans abri du fait de la destruction de leur demeure. La région la plus touchée se situe dans un rayon de 20Km à l’Ouest d’Ain Temouchent. Elle comprend, outre la ville d’Ain Temouchent, les localités de Ain Tolba, Sidi Ben Adda, Ain Kihal, Ain Allem . Dans ces localités il y’a eu destruction de nombreuses infrastructures socio-économiques (écoles, hopitaux, dispensaires, postes…).Sur l’échelle de Mercalli, l’Intensité évaluée de cette zone est de VII . Le tracé de la carte isoséistes (fig.2)montre nettement un allongement des courbes avec un axe privilégiée vers le NE-SW.

Sur le terrain, les investigations ont montré dans cette région épicentrale de nombreuses traces de fissures de terrain en majorité orientés dans une direction NE-SW. Ces traces furent observées dans la région de Ain Allem, Ain Tolba, Ain Kihal…) Si ces traces sont liés à de petits glissements de terrain, ou à des effondrements de cavités volcaniques, celles-ci malheureusement ne montrent pas d’indice tectonique prouvant l’apparition de la faille en surface.

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